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Projection ( 2min40 )

(projet en cours)

Pour la réalisation de ce court métrage intitulé « Projection », je me suis intéressée à l’exploration d’un lieu clos à l’abandon en questionnant le médium du film et du cinéma. En effet, c’est une sorte de mise en abime. Par les différentes ouvertures, fenêtres et portes du bâtiment, que l’on retrouve tout au long du court métrage, j’évoque l’écran de projection caractéristique du cinéma. La notion de lumière est très importante, l’écran blanc lumineux est en contraste avec cet espace sombre. La série de Hiroshi Sugimoto « Theaters » m’a beaucoup inspirée pour la réalisation des images ainsi que le travail de Ralph Eugene Meatyard qui travaille souvent sur les ouvertures dans ses compositions avec de forts contrastes. Ce lieu mis en lumière est totalement isolé.  Pourtant un personnage est présent, mais semble faire partie du décor cherchant la lumière il divague et s’efface. J’évoque ainsi la notion de détérioration de ce personnage et de ce lieu qui est à l’abandon, par une démarche plastique qui consiste à voiler l’image avec un filtre. L’esthétique des images ainsi dégradées dévoile un univers brumeux de l’ordre de l’onirisme et du souvenir. Le choix du noir et blanc vient ajouter cette dimension de période passée, d’espace-temps en dehors de la réalité. Par ces mouvements de caméra et travellings extrêmement lents, le temps paraît suspendu, la neige accentue cette sensation de pesanteur. Le travail de Hiroshi Sugimoto questionne cette notion de temporalité du film, en réalisant des poses longues de salles de théâtres reconverties en cinémas lorsque lors de projection de film, révélant des écrans blancs.  A cela s’ajoute le travail de la bande sonore, elle a été créée à partir d’un enregistrement du son d’un bol tibétain (instrument de méditation), que j’ai ensuite retravaillé avec le designer sonore David Couturier. En résulte un son constitué de boucles continues qui amènent encore cette pesanteur et une certaine étrangeté à la scène. Variant en fonction de l’intensité lumineuse, la bande sonore va s’intensifier sur le dernier plan jusqu’à devenir trop forte et se couper nette, l’image l’accompagnant, comme la fin d’une bobine de film qui brûle… amenant à la destruction de ces images et par-là du lieu en lui-même...

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