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Viral

(projet en cours)

En cette période inédite de confinement de la population, nous avons pour seul échappatoire et possibilité d’entrevoir le monde extérieur, l’ouverture restreinte d’une fenêtre ou d’un écran connecté. C’est par cette forme du carré symbolique que la série de photographies se compose. Dans un climat anxiogène imposé par les médias et l’information circulant en permanence sur les réseaux, le besoin de se reconnecter au moment présent et à notre environnement proche devient primordial.

Pour la première fois de l’histoire, l’homme vit une pandémie en temps réel, les médias relayant les nouvelles sur toutes les plateformes d’informations, elle nous est rappelée, rabâchée, discutée à outrance. Au-delà de nous informer cette profusion parfois erronée désoriente et mène à la peur. Elle devient d’autant plus virale que le virus lui-même. Ces images montrent cette effervescence par un jeu de superposition et de trajet à travers plusieurs médiums. Partant d’images récupérées sur internet, dont des captures d’écran de journaux télévisés et d’autre de la bactérie du coronavirus observé au microscope. Celles-ci sont assemblées puis retravaillées pour ensuite être rediffusées sur un téléviseur et pour finalement être photographiées. Cette démarche de cheminement révèle l’ampleur et le trop plein d’information et les déformations possibles qu’elle subit tel que la propagation du virus. Le choix colorimétrique du vert criard agresse l’œil, il accentue et dramatise la notion de maladie et le sentiment anxiogène. L’image est comme contaminée elle aussi par ces formes qui l’obstruent et se propagent sur l’écran. Relevant d’une démarche plastique, la destruction photographique rend le sujet presque illisible.  

Opposé à ce sentiment d’oppression, l’envie d’ailleurs et de sérénité est présente mais inaccessible. Représenté ici à travers des images de ciels vu depuis une fenêtre étriquée. Photographiées systématiquement et frontalement, les images flirtent avec l’abstraction, laissant apparaitre seulement un petit morceau de ciel variant jour après jours. L’accumulation d’images montre l’aspect répétitif des journées passées confinés. Le ciel vaporeux aux couleurs douces évoque la notion de temporalité d’autant plus présente pendant cette période ou les jours sont comptés mais aussi les rêveries dans lesquelles on se ressource. Tandis que le cadre noir nous ramène inévitablement à notre situation de confinement.

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